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Histoire de Villeneuve

 

Sur la Seine à deux pas de Paris

  • Les voies navigables ont, de tous temps, été propices à l’implantation humaine. Les traces d’une occupation du néolithique ont été découvertes à Triage, près du Grand Mât. À l’époque gallo-romaine, une Villa (grosse propriété agricole) est établie au confluent de la Seine et de l’Yerres. Villeneuve (Villa nova) est renommée pour ses vignobles, favorisés par l’orientation de ses coteaux. Elle est idéalement située sur la voie reliant Lutèce (Paris) à Sens.
  • Offerte à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés par l’un des derniers rois mérovingiens (vers 502), Villeneuve est placée sous la protection de Saint-Georges, mort un 23 avril (303), jour de la consécration de cette abbaye. Elle prend alors le nom de Villa-Nova-Sancti-Georgii et n’en changera que pendant quelques années, au cours de la Révolution française, qui la renommera : Villeneuve-la-Montagne.
  • Sa proximité avec Paris et sa situation idéale, le long de la Seine, sur la route menant à la forêt de Sénart, en font un important lieu de passage et de villégiature de rois, de ministres, de savants, d’artistes, d’hommes et de femmes de lettres qui y font construire de belles résidences. Les voyageurs s'arrêtent dans les auberges qui longent la route de Paris, dont l’architecture caractérise encore le centre ancien. Le bâtiment actuel de la mairie est le dernier d’un ensemble qui abritait « les écuries du Roy », permettant aux monarques de changer de cheval ou d’attelage sur le chemin de la chasse.
  • Mais les avantages ont souvent leur revers. Proche de Paris, Villeneuve se retrouve au croisement des armées qui défendent ou attaquent la capitale et sert souvent de champ de batailles historiques. Elle ne sera épargnée ni par les guerres de religion, ni par la Fronde. Le château de Beauregard et celui de la Chevrette servent, à plusieurs reprises, de quartier général aux généraux du roi.

Lors de la Révolution, les Villeneuvois réclament l’élargissement de la « grande route de Paris à Melun » et, en 1793, ils s’insurgent contre des impositions « qui [dégrèvent] les riches et [surchargent] les pauvres ». La même année, Villeneuve-Saint-Georges devient chef-lieu de canton, statut qu’elle perd en 1801 au profit de Boissy-Saint-Léger. Lors de la création des départements, en 1790, Villeneuve est intégrée dans le département de Seine-et-Oise, dont la préfecture est Versailles.

 

Les mutations de la période moderne


De 1789 à 1901, Villeneuve passe de 1 400 à 8 000 habitants. L’installation d’usines, la création des sablières, l’arrivée du chemin de fer et la création de la route nationale 6 bouleversent le visage du territoire villeneuvois. Triage est isolée du centre-ville, des cités cheminotes et des écoles se construisent.

  • En septembre 1870, quelques jours après la défaite et la capitulation de Sedan, les troupes allemandes occupent la ville qui subit de graves dégradations. Le site de Villeneuve est choisi par le Gouvernement pour accueillir l’un des forts de la deuxième couronne de défense, destinés à protéger Paris en cas de menace d’invasion.
  • Cité à vocation viticole dont Le Clairet de Villeneuve-Saint-Georges (chanson de J.J. Suzanne sur un air de Roger Bontemps) vantait la production, lieu d’escale pour les coches d’eau, offrant longtemps les agréments de la ville champêtre, Villeneuve-Saint-Georges devient une ville cheminote. L’industrialisation amorcée sous le Second Empire voit l'arrivée et le développement du chemin de fer au début de la IIIème République. Dès 1882, les ateliers de wagons sont installés à Villeneuve-Triage, dont le développement, joint à celui de la gare de voyageurs dès 1905, fait de Villeneuve-Saint-Georges « le point de jonction de la grande ceinture qui se raccorde avec toutes les grandes lignes ».
  • Si, très tôt, à Villeneuve-Saint-Georges se trouvèrent réunis tous les corps de métiers : maçons, couvreurs, bûcherons, charpentiers, menuisiers, tonneliers, cercliers, tisserands, tailleurs, cordonniers, sabotiers, des entreprises d’envergure ont participé au développement de la ville dont l’Alutol, une ferblanterie spécialisée dans la fabrication des boîtes en fer blanc et en aluminium (dont les fameuses boîtes de pastilles Valda) ; l’entreprise de menuiserie Estrade devenue « Entreprise générale du bâtiment » puis « bâtiment coopératif » fournit les charpentes, portes et fenêtres de Villeneuve-Saint-Georges. Quant à l’aventure coopérative de l’Union typographique, créée en 1906 par Henri Leduc et qui se maintint jusqu’en 1988, elle offre une contribution originale à l’histoire locale : c’est là qu’est né le journal de la CGT « La Vie ouvrière ».

Le XXème siècle s’ouvre sur la répression sévère des grévistes des sablières de juillet 1908 où les dragons de Clémenceau chargent le cortège des manifestants de Draveil, Vigneux et Villeneuve-Saint-Georges. En janvier 1910, Villeneuve, comme Paris, subit une grande inondation : on se rend en bateau rue de Paris, avenue Carnot, à Triage. La crue atteint son maximum le 28 janvier, à 3,20 mètres de hauteur à l’angle de la rue des Écoles (Henri Janin) et de l’avenue Carnot. C’est l’époque des guinguettes et des activités nautiques qui amènent à nouveau les Parisiens à passer leurs dimanches à Villeneuve, grâce au chemin de fer.

 

Une histoire liée au chemin de fer

  • Le 1er août 1914, le tambour annonce la mobilisation générale à Villeneuve-Saint-Georges, précipitant la création d’une garde civique pour assurer le maintien de l’ordre, la sécurité et le secours aux chômeurs, aux familles des mobilisés et autres nécessiteux. Les usines s’orientent vers une économie de guerre : la fabrique de produits chimiques de Triage, l’usine de fabrication des aéroplanes sur l’avenue de Choisy, une fabrique d’obus au moulin sur l’Yerres. Plus de 250 Villeneuvois de tous âges perdent la vie, dont Victor Duruy, fils de l’ancien ministre. Deux hôpitaux de guerre sont installés à Villeneuve, l’un dans les locaux du chemin de fer à Triage, l’autre dans ceux du dispensaire, rue des Écoles. La position stratégique du triage vaut à Villeneuve plusieurs bombardements.
  • La crise du logement de l’Après Première Guerre mondiale entraîne la construction d’un premier lotissement à Belleplace en 1920 puis d’un second au Blandin en 1928. Le hameau de Triage, né de l’activité du chemin de fer, devient un village avec l’arrivée des employés de la Compagnie PLM. Il est relié à la ville par un passage à niveau d’abord, le pont Wilson ensuite. Les grèves de 1920 entament le temps des désillusions : les sacrifices consentis pendant la Grande Guerre n’avaient pas garanti de meilleures conditions de vie et ce fut de Villeneuve-Saint-Georges que partit le conflit sur tout le réseau des chemins de fer. Le quartier nord, achevé en 1921, consacre la cité ouvrière, réservée aux agents de la compagnie du chemin de fer, détruite en 1944 et reconstruite selon la conception, alors en vogue, des cités-jardins. La ville s’agrandit encore avec la construction de pavillons en meulière et des HBM, exemple très caractéristique de l’architecture des années 1930.
  • Dès le 13 juin 1940, Villeneuve connaît les affres de l’Occupation allemande et de nouveaux bombardements. L’armée allemande s’installe au fort et le transforme en camp d’internement pour les patriotes. Trois membres du réseau de résistance du Musée de l’Homme y sont notamment incarcérés. À partir de 1945, les soldats allemands y sont à leur tour retenus prisonniers.

 

Villeneuve arc-en-ciel

  • Après la Seconde Guerre mondiale, Villeneuve-Saint-Georges voit arriver de nombreux immigrants, venus travailler dans les usines et à la SNCF. Pour les loger, de grands ensembles sont construits à la fin des années 1950 : la résidence des Graviers avec la cité Sellier, la cité « Toit et joie » et les HLM de Thimonnier. Le Bois Matar, lieu de promenade et de cueillette des champignons sur l'actuel Plateau, bombardé en 1940, devient la cité du Bois-Matar en 1954 avec la construction de 500 logements. La cité Flaubert est construite sur les terres agricoles en 1972. De l’autre côté du quartier nord, bordé par l’ancien Chemin des bœufs où coulaient les eaux du rû de Gironde, un vaste terrain d’une trentaine d’hectares, dit Saussaie-Pidoux, accueille un nouveau quartier, le Val-Saint-Georges, achevé en 1994. Depuis 1964 (de façon effective en 1968), Villeneuve est intégrée au Département du Val-de-Marne.

Carrefour des migrations, Villeneuve-Saint-Georges a accueilli au cours de son histoire des populations venues de diverses régions et de différents pays. Riche aujourd’hui de plus de 110 nationalités, la ville multiculturelle connaît une paupérisation de sa population mais bénéficie d’une position stratégique, à quelques kilomètres de Paris. En 2009, la ville a été lauréate d’un Programme National de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés (PNRQAD), qui va permettre d’engager d’importants travaux de rénovation du centre-ville. D'autres importants grands projets urbains sont en cours qui donneront à la Ville un nouveau visage dans les années à venir.

 

 

Bibliographie

Dandrieux, H.-V, Histoire de Villeneuve-Saint-Georges, Villeneuve-Saint-Georges, Imprimerie l’Union typographique, 1919, 178 p.
Roblin, Jean, Le Val-de-Marne autrefois, Lyon, Horvath, 1994, 143 p.
Javelle, Henri, Histoire de Villeneuve-Saint-Georges : Villeneuve-Saint-Georges à travers les âges : promenades villeneuvoises, Avignon, Aubanel, 1970, 198 p. (p191-1196 sur VD)
Belle Véronique, D’ombre, de bronze et de marbre : sculptures en Val-de-Marne : 1800-1940, Paris, DRAC, 1999, 117 p.
Castel Jean-Marie, Aujourd’hui et hier : Villeneuve-Saint-Georges : balade dans les rues de la ville, Villeneuve-Saint-Georges, édition Desbouis Grésil, 1998.
Castel Jean-Marie, Villeneuve-Saint-Georges de 1840 à nos jours : l’évolution sociale, la vie quotidienne, Montgeron, Desbouis Grésil, 1994.

 

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